L'histoire de Celltil

Voici l'histoire de celltil le gaulois fou

Episode 1 :Celltil en balade

Ploum Ploum Ploum !
Celltil s'arrêta, il contemplait un bel et fier arbre, d'au moins......
- Ah oui au moins. Hummmmmmmmmm
Il se malaxait la barbe blanche.
Surprit par un morceau de ... Il regarda honteux à gauche puis à droite. Derrière. Personne ! Sifflotant soudain, il en arracha un morceau de viande rôtie de la veille, le regarda puis le jeta sur son épaule.
- Personne en vue ! .... Alors personne ne m'a vu, je puis continuer mon chemin comme un miséreux...heu non valeureux guerrier.

Il fit quelques pas et se retourna.
- Que regardais-je ? Oui oui cet arbre, pardon ce magnifique chêne de... combien de révolutions de l'astre avais-je dis ?
Il se gratta la tête perplexe. Puis soudain son regard se trouva illuminé :
- 1500, oui 1500 révolutions. heu non, comment aurais-je pu trouver comme ça ? Disons plutôt 1512 ou 13 ?
Mais pourquoi me torturer l'esprit ?
Il reprit son chemin en direction du chêne ou du frêne...ou du chataigner, cela n'était que de peu d'importance après tout.

Il dépassa l'arbre et continua son chemin sur une centaine de pas puis s'arrêta.
- Mais qui m'appelle ?
Il attendit appuyer sur son vieux bâton, à moins que ce soit son bâton qui prenait appuis sur lui.
- Personne ? Alors pourquoi vais-je par ce chemin si peu agréable, la nuit approche, la soif me colle la langue, la faim me....Ah non pas la faim, j'oubliais ce lièvre. La soif ? Ah ben non plus c'est vrai, le breuvage que j'ai substituer lorsque l'astre se trouvait au zénith.
Mais alors pourquoi m'inquiéter ?

Suite à cette fatigante réflexion, il quitta le chemin, oh pas bien loin, le premier arbre sur le bord fit l'affaire.
Il y déposa son bâton le long du tronc afin que celui-ci se repose, puis avec un gémissement qui fit frémir un chevreuil qui le regardait, il s'assit enfin.
Les oiseaux se turent, un hibou tourna la tête vers lui avec une expression presque humaine, même l'astre qui disparaissait à l'horizon semblait s'attarder.
Les arbres aux frêles branches donnaient l'impression de se pencher afin de mieux voir ce personnage auquel les neurones ne devaient pas fonctionner comme ceux de tous les êtres vivants.
C'était comme un défi à la nature et seul Celltil, héritier d'une très ancienne culture, semblait être le seul à ne pas s'en inquiéter.
La nature essayait de comprendre cet homme insolite, mais elle s'avoua vaincue pour ce soir, déjà d'odieux ronflements émergeaient bruyamment de son nez et de sa bouche.
Il dormait et il ne savait même pas pourquoi !

Episode 2 :Celltil au top !

Un ronflement cynique perturbait le paisible souffle de la forêt.
Une petite brise secouait les hautes branches.
Tout compte fait l'abre qui surplombait de toute son aisance notre pauvre Celltil
était un chêne, pas un pommier comme la suite des événements nous le montrera...
La vie avait reprit son cours, sa monotonie, et sans le savoir, Celltil allait changer tout cela !
Soudain, par un enchaînement de choses assez étonnantes, la forêt sembla s'arrêter de respirer, seul Celltil donnait un rythme au déroulement des événements qui lorsqu'ils se succédaient s'appelaient le cours des choses.
Sa respiration forte, saccadée faisait tâche dans cet environnement sain et calme, à un point qu'une chouette connue pour sa mauvaise humeur s'en irrita et en secouant ses ailes par désespoir, perdit une plume qui lentement commença sa descente.
Un vilain approchait furtivement, pas après pas dans le plus total des silences.

La nuit était terminée, il était donc normal de voir l'astre pointer le bout de son nez,
envahissant les lieux de sa douce chaleur humide du matin.
Les écureuils qui couraient sur une grosse branche juste à l'aplomb de Celltil reçurent en plein visage les rayons lumineux renvoyés par cette longue lame étincelante, qui venant de sous une cape, montait vers le ciel.

Le premier écureuil fuya hardiment oubliant volontairement ses acolytes. Le second lâcha ses glands.
Un gland prit un chemin différent des deux autres suite à un rebond inattendu.
A l'instant précis où les glands tombèrent dans la barbe de Celltil, la plume qui aidée par le vent, complice involontaire vint frôler le bout d'un nez agité par un profond sommeil.
Alors la réaction ne se fit plus attendre, à la grande stupéfaction des curieuses bêtes de la forêt qui regardaient le spectacle sans trop comprendre, Celltil poussa un puissant éternuement.

Tel un double canon à air, il propulsa les glands en direction du visage du vilain. Ce dernier à deux pas de sa cible, prêt à fendre l'air avec sa lame, reçu les glands dans les yeux. Cela lui fit l'effet de deux obus.
Suite à l'onde de choc dégagée par tout cet air si violemment expulsé, le bâton avait roulé pour finir par se mettre en travers des jambes de Celltil.
Le vilain sauvagement aveuglé la lame en avant se prit inévitablement les pieds dans le bâton, ce qui eut pour effet immédiat de lui faire perdre l'équilibre.

Rien ne put empêcher sa chute en avant, et rien non-plus empêcha que la lame lui pénétra la cage thoracique de tout son long.
Celltil ouvrit les yeux.
Quelque chose se passait, c'était évident.
Un homme s'était agenouillé devant lui, sans doute pour lui offrir l'objet qu'il tenait contre son coeur.
A l'instant ou le gland, descendu par des chemins détournés, termina sa chute sur le crâne du vilain, celui-ci cédait la place, ou plutôt quittait le monde des vivants dans un mouvement involontaire. Il s'affala sur les genoux de celltil.
Celltil qui ne vu que le gland tombé sur cet inconnu, qui était plus qu'a genoux, en conclu que le vilain avait la tête bien fragile.
- Par un gland ! Bien fragile les gens du coin, faudra faire attention.
En disant cela il pensa aux éventuels coups qu'il pourrait donner avec son bâton.

Son bâton ?

En repoussant le corps inerte, se releva. Il se mit en quête d'extraire son bâton coincé sur l'homme.
Quelques petits mais pénibles étirements pour remettre la machine en route et il partit...

Episode 3 :L'héroïque rencontre

Cela faisait bien deux ou trois mille pas que Celltil faisait, quand soudain prit de torpeur, contrairement à la logique qui pousse les êtres vivants à se rencontrer, il s'arrêta net.
Simulant alors être dérangé par un étrange cailloux qui avait l'audace de perturber son passage, il se mit en quête de gratter le sol à l'aide de son bâton !

Seul un oeil exercé aurait pu s'apercevoir que son regard n'était pas fixé vers le sol malgré la position de sa tête, mais droit devant lui.
Il scrutait le chemin cent pas vers l'avant, là où se tenait dressée une fière et étrange créature aux longs cheveux blancs.
Elle le regardait, l'attendait même...
- Oh la la !
Perturbé par cette ignoble erreur de la nature qui ne cessait de l'observer avec un air impatient, des yeux inquisiteurs et une posture qui lui inspirait le défit et le danger, Celltil tourna les talons et commença un marathon qui ressemblait plus à une fuite.
Sa course ne dura pas longtemps.
On ne saurait dire si ce ne fut le souffle qui manqua ou une bouffée de bravoure qui le gagna mais il cessa de fuir.
Les arbres et les animaux de la forêt en furent tous témoins, ce qui stoppa Celltil fut une main ridée qui l'attrapa par l'épaule.
- Et alors où crois-tu aller comme ça ? La plus belle création de la nature te ferait-elle peur ?
La vieille femme attendait une réponse.
Celle-ci allait bien jaillir un jour ou l'autre du gosier de Celltil, mais l'affirmation de cette "femme" circulait encore dans les méandres de son cerveau tout rabougrit.
"La plus belle création de la nature"
En pensant encore une fois à ce qu'il venait d'entendre, il tourna la tête vers elle. Son regard se posa sur ces joues défraîchies, ce nez long et crochu, cette bouche qui ressemblait à une grotte. Ses dents...Celltil ne trouva pas de mot pour décrire cette vision d'apocalypse qui se trouvait précisément entre deux lèvres d'une rare laideur.
Ses yeux s'ouvrirent tout grand de stupéfaction.

Les hiboux retournèrent dans leurs trous, les lièvres se cachèrent, le vent retînt son souffle, et même les hauts nuages blancs qui se traînaient lentement dans le ciel s'arrêtèrent. Et c'est alors qu'il sentit la douleur d'une mémorable claque reçue en pleine figure, avant même de l'avoir vue arrivée. Et c'est juste après, qu'il vit ce mouvement circulaire qui prenait une direction bien dangereuse.
Les nuages purent continuer leur longue route, même si Celltil était assis sur un des gros cailloux qui jonchaient sur le sol.
Et le rire de cette sorcière traversa la forêt....

- Mais que ... mais que me voulez-vous...fleur de la nature, princesse de la forêt ?
- En veux-tu une autre ?
Il murmura : "punaise"
Elle entendit clairement l'insulte grâce à ses grandes oreilles qui dépassaient largement de sa chevelure. Mais sans doute par pitié envers le créateur de cet homme qui était sûrement le même que le sien, elle ne releva pas.
- Pas très courageux quand même !
- Normal quand on est pas de taille....
- Quand on est pas un homme oui !
- Ce matin un gland m'a suffit pour terrasser un dangereux et cruel guerrier.
Il saisit son bâton pour lui signifier ce que serait un coup de cette redoutable arme que mère nature avait mit à sa disposition.
- Et où ça ? S'enquit-elle.
- Au pied d'un arbre, vers un grand rocher, à la deuxième fourche à gauche.....Puis à droite et...mille pas plus loin, tournez deux fois, le chemin y est tout à fait ordinaire et...
- Stop ! recommences !
- Mais je ne me rappelle plus maintenant !
La vieille se demandait si son cerveau lui jouait des tours ou si c'était sa ration de ce matin qui ne passait pas. Ou tout simplement se moquait-il d'elle ?
- Tu ne te rappelle plus quoi, de ce que t'as dis ou de ton chemin ?
- Chemin, quel chemin ?
- l'endroit où tu t'es battu à coup de gland !
- Je me rappelle.
- Alors ? Où était-ce ?
- Quoi ?
- Je vais te tordre le coup bon sang !
- Au pied d'un arbre, vers un grand rocher, à la deuxième fourche à gauche.....Puis à droite et...mille pas plus loin, tournez deux fois, le chemin y est tout à fait ordinaire et....
Elle s'impatientait.
- Et....
- Et quoi ?
- La suite idiot.
- Mais c'est là que je me suis arrêté dans mes explications !
- Mais c'est la suite que je veux.
- Je ne me rappelle plus !
Les yeux de la sorcière étaient devenus vitreux et les vaisseaux qui les parcouraient les faisaient ressembler à du verre cassé. Son visage prenait des couleurs indescriptibles et ses mains tremblaient.
Elle tapait des pieds le sol de façon alternée pour commencer, puis plus rapidement et cela finit en un sorte de danse nerveuse pratiquée, Celltil ne savait plus trop où.

Mais il en profita pour s'esquiver.
Il courait à grandes enjambées afin de s'éloigner de cette folle qui maintenant poussait des cris de vengeance.
A chaque cris plus haut, les jambes de Celltil le courageux subissaient une accélération involontaire mais conservatrice.
Les cris se faisaient de plus en plus lointains, mais Celltil estima qu'il serait préférable d'allonger encore de un ou deux pas la distance qui le séparait de la folle.
- Un et hop ! Deux.
Il souffla et reprit sa route à travers bois un sourire aux lèvres qu'il ne pu dissimuler.

Episode 4 : Celltil et l'ours

Celltil, que le courage n'abandonnait jamais, arriva à un embranchement.
A gauche ou à droite ?
- Par ma barbe, où peut bien être cette auberge ?
Un drôle d'oiseau traversa le feuillage juste devant lui et prit sur la droite. Donc en toute logique, et dans un sentiment qui frôlait la fierté, Celltil prit à gauche.
Alors, fendant le ciel à grand vitesse, de sa couleur sombre, un aigle survola le chemin de gauche...
- J'avais raison !

Et il continua de son pas lent et saccadés à arpenter ces chemins forestiers en direction d'une fameuse auberge.
Absorbé dans ses pensées, il se heurta à un solide gaillard, l'épée à la ceinture qui lui barrait le passage. Le choc ne fut pas brutal mais assez pour que Celltil se retrouva une fois de plus sur son séant.
- Et bien vieillard !
Encore dans les brumes du choc, il répondit :
- Je ne vous avais pas vu.Tout de suite, tel un ivrogne en manque attiré par un verre de bière,
il vit une bourse à la lourdeur inhabituelle qui pendait à la ceinture du jeune seigneur.
Et bien sûr le désir l'envahit avec une douceur qui lui rappelait sa première gorgée d'hydromel,
coupée à du lait il est vrai mais quand même !

Celui qu'il prit pour un jeune seigneur ou un guerrier, tout compte fait ne devait pas en être un si il se fiait à sa façon de se vêtir.
Celltil fouilla sa mémoire. Un idiot conclu t-il.
Celltil vit alors derrière eux un ours indécis, qui les observait. Sans doute se demandait-il lequel de ces deux gaillards allait-il dévorer le premier ?
Celltil n'allait pas attendre que l'animal eut prit sa décision, alors il prit les devants...
Et comme le germe sort de l'enveloppe de la graine lorsqu'on l'arrose, une idée jaillit de son esprit à la vue de l'animal qui à une vingtaine de pas les regardait.
- Vous ai-je fais mal jeune homme ?
- Vous voulez sûrement vous moquer de moi, je suis le plus fort de mon village....
- Vraiment ! Nul ne l'aurait crû.
Déjà la jeune personne lui exhibait ses muscles. Celltil en arriva là où il voulait :
- Oui certes mais que sont ces formes débordant de vos bras sans une démonstration ?
L'autre réfléchit, indigné.
L'ours toujours inabituellement seul les regardait sans bouger l'air menaçant.
- Une démonstration de force ?
D'un signe de tête il lui montra une grosse pierre, puis regarda l'animal.
- Non non, ce serait trop facile, je sais que je ne puis vous le demander car se serait trop risqué...
- Quoi ?
- Terrasser cette bête.
L'autre hésitait. Inquiet, ce défis n'était pas si facile. Celltil s'aperçu qu'il hésitait.
- Une force de la nature comme vous...champion de son village, quel exploit à raconter....
Flatté, il prit sa décision.
- Sans votre épée et sans votre ceinturon....
Mais si j'enlève mon ceinturon je vais perdre ma bourse !
- Je puis vous la garder à moins que vous n'ayez plus peur d'un vieillard ?
Longue hésitation. Enfin le sourire revint à Celltil, son coeur accéléra quand il lui tendit le ceinturon avec arme et bourse.
- Contournez le, lui dit t-il.
En fait il fallait comprendre "arrangez vous pour que l'animal se retrouve entre nous deux".

C'est ce que confiant, il fit.
Celltil ne sut jamais si il réussit la manoeuvre tactique, ni si la jeune personne gagna ou eu le droit à une course.
Par contre quand il ouvrit la bourse loin de cette scène, son contenu eut l'effet de le faire tomber sur son postérieur une troisième fois.
- J'arrive pas à y croire !
Il la tenait ouverte dans une main, les regard fixé entre les plis du cuir, les yeux écarquillés.
Mais était-ce vraiment de joie ?
- Il m'a roulé ce paysan ! Il a osé moi un honnête homme, des cailloux. Quel idiot, quel idiot, des cailloux dans une bourse.
Il la jeta dans les fougères et les cailloux roulèrent à l'extérieur.
La journée tirait à sa fin, le ciel prenait une teinte plus foncée, la pâle couleur de l'astre se diluait dans les nuages à l'horizon et dans l'obscurité qui envahissait la forêt, trois cailloux se mirent à briller...

Celltil rusé (partie 1)

Le matin suivant, Celltil se retrouva près d'une large et tumultueuse rivière.
A moins que celle-ci ne fut un fleuve.
Mais cela n'avait pas d'importance, ce qui comptait, était d'aller sur l'autre rive.
Mais comment ?
Pas de pont, en tout cas par ici.
C'est alors qu'il vit, marchant de bon train, l'air guai, l'expression bouffone et bien habillé, un individu qui suivait le bord de l'eau...
Vétu de bottes de cuir d'une propreté impécable, d'un pantalon vert, d'une cape flottant dans le vent, d'un large chapeau qui ombrageait son visage et d'un inquiétant ceinturon qui supportait une lourde épée, il s'approchait.
En constatant que l'épée était accompagnée d'un poignard, Celltil ne put s'empêcher de murmurer d'un air dégouté :
"Hummm encore !"

Lorsque ce dernier fut tout près, il lui demanda avec une grande assurance :
- Mais où donc allez vous noble seigneur de bon en cette belle matinée ?
L'autre, flatté par cette courtoisie mesurée lui répondit :
- Je me hatte de prendre le radeau du passeur. En effet il est de ce côté de la rive ce matin.
Mais qui est vous donc petit ?
Celltil se sentit bien inférieur tout à coup.
Mais son instinct, et ne savait pourquoi, lui dicta une conduite qui ne lui était pas habituelle.
- Je suis Celltil.
N'ayant pas de titre à ajouter à sa gloire et bravoure inexistante il ajouta :
- Celltil, Celltil de Korrelia....
- Honnoré petit Celltil. Si vous voulez parler faisons la route ensemble, je n'aimerais pas louper le passeur.
Vous alliez bien dans cette direction ?
En fait non, c'était même le contraire mais puisque que la fatalité l'entrainait dans cette direction,
surtout qu'un passeur et son radeau attendaient....
- Mais biensûr, allons-y.

Et ils partirent pour faire route ensemble. Une fois les banalités de la politesse et de la courtoisies
enfin faites, Celltil voulu en savoir plus, quelque chose l'intriguait, mais quoi ?

- Vous disiez "il est de ce côté de la rive ce matin", que vouliez vous dire exactement ?
- Ah vous n'êtes pas d'ici petit Celltil !

Celltil ne préféra pas répondre mais l'exaspération gagnait en lui et son sale carractère réclamait vengeance à présent.

- Je vais vous explique petit Celltil...
- Hummmmmmm, grogna t-il
- Alphonse est passeur mais il n'assure pas la navette. Il va m'enmener sur l'autre rive.
Une fois là-bas, il attendra qu'un autre voyageur l'engage pour faire sens inverse....
Et de plus il ne prend qu'une personne par voyage.
- Vous voulez dire que si il vous enmène, il ne reviendra pas me chercher ?
- Oh mais si ! Mais que quand il prendra passager à son bord !
- Mais si personne ne vient avant la fin de la matinée ?
- Vous aurez de la chance, car il ne passe pas grand monde par ici.... Certaines fois, j'ai vu des voyageurs
attendre si longtemps qu'ils ont finit par construire une cabane !
- Incroyable ! Je vais lui parler....
- Inutile personne n'a encore réussi à le convaincre.
- Et pour de l'argent ?
- L'argent ne l'interresse nullement, il fait la traversée pour rien.
- Mais je ne veux pas rester une semaine à attendre !
- Je vous comprend, mais que faire ?
- Vous ne me laisseriez pas passer le premier ?
- Certainement pas, mes affaires m'appellent...

- Mais alors que demande t-il pour monter sur son radeau ?
- juste ceci
Il sortit d'une poche intérieure une griffe de Krögue* et la montra à Celltil
* Petit rongeur des forêts, vivant en millieu humide, très rare.
- et vous n'en avez qu'une je suppose ?
- Oui c'est très rare d'en trouver.
- Mais vous ne pensez donc pas à votre traversée du retour ?
- La griffe est le prix pour un aller et un retour, le vieux alphonse est cinglé mais il a une mémoire extraodinaire !

Celltil élaborait déjà un plan. Des pensées, pas toujours très honnêtes traversaient son esprit en tout sens.
Un bon observateur aurait pu comprendre que le plan était prêt en voyant un léger changement d'expression sur son visage.

Celltil passe à l'action (partie 2)

Le petit ponteau où se tenait Alphonse, le propriétaire du radeau n'était plus bien loin maintenant.
Les deux compères, bientôt rivaux, voires enemis marchaient l'un à côté de l'autre. Celltil lui faisait la conversation.
- Saviez vous que les Krögues venaient généralement à mourir au bord de l'eau ?
- Que se peut-il bien me faire petit Celltil ?
- Décidément vous n'êtes pas très versé côté science.....
- Bon et alors, quelle importance ?

Ca y est, Celltil marque un point.

- Je vois que vous semblez sous-estimer une remarque de cette importance !
- Expliquez vous petit...
- Je n'ai pas voulu vous le dire tout de suite mais....je ne savais pas si je pouvais vous faire confiance, il y a tellement de voleurs...En fait j'ai plusieurs coffres pleins à craquer de...griffes de Krögues !
- Mais comment cela ?
- Simple il suffit de parcourir les bordures marécageuses des rivières et il est courant d'en trouver, avec le squelette pratiquement intact, alors pensez vous, les griffes... Au début je les ramassais pour faire des coliers, puis après, j'en avais des quantités !

Cette fois-ci l'intérêt du voyageur était au plus haut point. Sa respiration s'entendait plus rapide ce qui eut pour effet immédiat de réjouir Celltil au plus au point.

- je pourrais peut-être vous en acheter ?
- Non, je pourrais vous en donner un coffre plein.
- Vous feriez ça noble Celltil ?
Cette soudaine marque d'admiration et de respect fit jubiler Celltil. C'était une ivresse de plaisir qui parcourut son petit corps.
- Pour vous oui...mais...
- Mais quoi ?
- Que feriez vous pour moi en contre partie ?

L'autre réfléchit, parut embarassé, il ne répondait pas. C'était là que tout allait se jouer, Celltil en était parfaitement conscient et était paralisé par la peur d'une réponse évasive. Le souffle court, ne voulant pas que le voyageur ne réfléchisse trop longtemps, et pour éviter qu'il ne considère trop la chose, il enchaina :
- Mais oui, une offre comme celle que je viens de vous faire est bien généreuse....

Pas de réponse.

- De plus je pourrais me rendre au village le plus proche et les vendre un bon prix l'unité !
Cette dernière remarque donna l'impression au voyageur de le dépouiller de son avoir. Ses réflextions commençaient à se mélanger dans son esprit.

- Notez aussi une chose : je pourrais tout donner a Alphonse pour une seule traversée....Et de ce fait, je ne crois pas qu'il vous embarquerait à son bord pour une seule et minable griffe...

Cette dernière remarque fut comme le coup de grâce, n'y tenant plus il dit :

- Je ne sais pas quoi vous offir...ma maigre bourse peut-être ?
- Non ! Les quelques mistrels que vous pourriez m'offrir ne m'interresse pas, rien qu'en vendant quelques unes de mes griffes...
- mais je n'ai rien d'autre, à part mes armes ?
- Que ferais-je de vos armes, cela frôle la stupidité que de penser à cela !
- Mon ceinturon, ma cape, mon chapeau ?
- Non, non et non. Les imaginez vous sur moi ?
- Mais alors quoi ?
- Quelque chose qui a de la valeur pour vous....

Tout allait se jouer maintenant. Celltil n'était plus sûr de rien. Si le voyageur était aussi stupide qu'il espérait, cela devrait marcher ?

- Vous n'auriez pas de griffes, je vous aurait offert bien volontier la mienne !
- Hum. Ce n'est pas idiot. Mais il est vrai que j'en ai déjà beaucoup...
- Et oui....
- Bien que ....
- Quoi ?
- Si vous y tenez vraiment j'accepte, si c'est juste parceque vous ne savez quoi offrir, gardez là !
- Mais j'y tiens, je vous assure. Acceptez là.
Il sortit la griffe et la tendit à Celltil. Celui se faisait exagérément hésitant.
- Je ne sais pas si...
- Prenez la.
- Bon disons que c'est pour vous faire plaisir.

Celltil la rangea soigneusement dans sa poche la plus profonde.